Utiliser Google Earth en Histoire des Arts ?
Une entrée inhabituelle sur une
        plateforme logicielle – Google Earth - le plus souvent
        dédiée à l’étude géographique du globe et qui est utilisée
        ici comme support unique, l’ossature de multiples sources
        d’informations localisées avec précision : liens vers
        des pages Web, des photos, des videos...
        
        L'avantage d'avoir tout un corpus documentaire
        dans la même
        fenêtre sans être obligé de jongler
        avec des pop-up, des ascenseurs, des logiciels multiples.
        
        L’occasion aussi d'une mise en activité de l’élève qui
        manipule les outils du logiciel : boussole, règle,
        recherche de lieux.
        
 Un exemple avec
        La Joconde a
        disparu
        
 
Une introduction ludique à un
        travail sur la représentation et les avatars d'une icône de
        l'art occidental.
        

L’argument :
        
La Joconde, excédée par les
        visiteurs, quitte le musée du Louvre et part retrouver ses
        « sœurs », les autres « Joconde » 
        : celles de Duchamp, Dali, Warhol, Botero, Basquiat… avant
        de s’installer définitivement au Clos-Lucé, près de
        L éonard de Vinci.
Une entrée
        par le jeu :
        
        
        Un jeu de piste à la recherche de lieux et d’œuvres.
        
        L’aspect ludique est renforcé par la fonction 3D du
        géonavigateur qui permet de faire apparaître/disparaître
        une vue de type maquette de certains musées et châteaux.
        
        
Une entrée
        par les lieux :
        
        
 - des
        musées : grands musées parisiens, Louvre, Beaubourg,
        Cité des Sciences de la Villette, BNF, mais aussi musées de
        province (Biot) ou de l’étranger, (Factory de New
        York, Washington, Tokyo, Florence)
        
        - des salles de spectacles : Olympia, Radio City Music Hall
        
        - des châteaux en 3 D, de la peinture, de la musique, de la
        publicité, du cinéma, des produits dérivés... une trentaine
        d'étapes à travers la France et le monde avec Google Earth.
        

Un travail en
        autonomie des élèves
        
A travers diverses étapes de
        difficulté volontairement inégale pour que chacun puisse
        avancer à son rythme, l’élève trace son itinéraire sur des
        documents et des sites répertoriés et validés par le
        professeur.
        
        A partir des lieux visités, l’élève complète un
        tableau-questionnaire et rédige en fin de parcours
           une synthèse.
Chaque élève ou groupe
           d’élèves choisit un des artistes présentés dans ce
           parcours, établit une courte biographie, explique les
           raisons de son choix.
        
        Possibilité (en fonction du niveau de maîtrise des outils
        de dessin) de proposer son propre détournement publicitaire
        de la Joconde.
        
        
        Autres pistes de travail :
        
        L’histoire d’une œuvre  : comment et quand ce tableau
        est devenu une icône mondiale.
        
        Les prêts entre musées internationaux.
        
Il s'agit donc d'une mise en
        activité des élèves différente de celle de l’étude d’un
        texte, de l’analyse d’un document-image qui restent les
        fondements de notre pédagogie.
        
        Cet exercice n’a pas d’autre ambition que de proposer, pour
        l’élève, une première approche d’une icône de l’art et ne
        prétend aucunement à l’exhaustivité. Après ou en même temps
        que cette première approche, le professeur complète avec
        les documents habituels et notamment l’analyse de
        l’œuvre, du support, du modèle, de
           la technique, du contexte de l’époque sur le site
           officiel du musée du Louvre.
        
        
Quelle place
        en histoire des Arts ?
        
        
 Au
        collège, cet exercice s’inscrit dans la thématique :
        Arts, continuité et ruptures et permet de faire
        travailler sur les notions de cliché, parodie,
        détournement, pastiche, et sur les croisements entre
        différents domaines artistiques : peinture, musique,
        cinéma, publicité, jusqu’aux produits dérivés commerciaux…
        
La place des
        TICE : 
        
        L’exercice permet au professeur de valider certains items du
        B2I :
        
        3.3 Je sais regrouper dans un même document plusieurs
        éléments (texte, image, tableau, son, graphique, vidéo…).
        
        3.6 Je sais utiliser un outil de simulation (ou de
        modélisation) en étant conscient de ses limites.
        
        3.7 Je sais traiter un fichier image à l’aide d’un logiciel
        dédié notamment pour modifier ses propriétés élémentaires.
        
        4.2 Je sais utiliser les fonctions principales d'un
        logiciel de navigation sur le web (paramétrage, gestion des
        favoris, gestion des affichages et de l'impression).
        
A la poursuite de Mercure, dieu des voyageurs et des voleurs, pour découvrir oeuvres d'art et domaines artistiques : un jeu de piste dans le métro parisien.

Autres
        utilisations possibles de Google Earth en Histoire des
        Arts.
        
Les fonctions de GE (superposer
        des couches, cocher des cases pour faire apparaître
        progressivement des informations) peuvent aussi être mises
        à contribution dans des analyses d'oeuvres d'art.
        
Deux
        oeuvres de la Renaissance, qui correspondent aux programmes
        de Seconde et de 5°, ont été étudiées de cette manière : "la vision
           de saint-Augustin, de Carpaccio et l'école d'Athènes de
           Raphaël.
Pour aller plus loin et
           au-delà de ces exercices, il est envisageable d’étudier
           – avec le géonavigateur gratuit - en Histoire des Arts
           tout thème qui se prête à une géolocalisation :
           l’Odyssée, le land art, les civilisations égyptienne,
           grecque, romaine, etc.
        
        Voir en particulier la Rome antique du début du IVe siècle
        en 3D : plus de 6700 bâtiments historiques sont
        répertoriés dont 11 peuvent être visités de l'intérieur ( Colisée,
           forum, basiliques).
        
        
Quelque fichiers .kmz remarqués
        sur le site de présentation "Education et culture" de
        Google Earth sur lequel figurait déjà la modélisation de la
        tombe de Toutankhamon dont j'ai traité précédemment.
        
        Notamment en Art et Littérature : "Sur la route" de Jack
        Kerouac, une géo-biographie du Douanier Rousseau, une autre
        du peintre hollandais M.C.Escher, une troisième de James
        Joyce "Portrait de l'artiste en jeune homme" dans les rues
        de Dublin.
        
        Et aussi, une promenade urbaine qui présente les immeubles
        "Art nouveau" à Bruxelles.
        
De
        manière générale, l’architecture
        urbaine est particulièrement mise en
        valeur dans Google Earth avec de nombreuses villes en
        3D : les grandes métropoles américaines bien sûr, mais
        aussi Tokyo, Zurich, Dublin, Munich, Helsinki et d’autres.
        
        On pourra aussi utiliser l'option "Street View" qui permet
        de se déplacer en ville et de visualiser rues et avenues.
        
        Voir aussi la collection de bâtiments 3D dans
           laquelle on retrouve des bibliothèques, gares, musées,
           cathédrales et églises du monde, 76 châteaux français
           mais aussi les constructions de Frank Lloyd Wright ou
           des œuvres du Bauhaus.
        

J'ai commencé à en répertorier
        quelques uns, utiles en Seconde et 5°, l'âge des églises
           romanes et l'âge des églises gothiques.
        
        
        Enfin, Google Earth propose aussi des reproductions de 14
        chefs-d'oeuvre du musée du Prado.
        
        Les Ménines de Velasquez, le 3 mai 1808 de Goya, le Jardin
        des Délices terrestres de J. Bosch, l'autoportrait de Dürer
        sont quelques unes des 14 oeuvres choisies parmi les 7600
        tableaux du musée.
        
        Les tableaux ont été numérisés en ultra haute résolution
        (14 Gigapixels = 14,000 millions de pixels, c'est-à-dire
        1400 fois plus précise que ce que prendrait un appareil de
        10 megapixels).
        
        Et de fait il est possible de zoomer à l'intérieur du
        tableau, ce qui permet de voir les plus petits
        détails : coups de pinceau, craquelures des toiles.
        
        
D'autres captures
        d’écran ici.
        
        Pour accéder aux toiles, ouvrir Google Earth, puis
        Données géographiques/Bâtiments 3D/ et se rendre au Museo
        Nacional del Prado, Madrid.
        
        [MàJ d'avril 2012] Google a largement développé son projet,
        appelé dorénavant Google Art Project, et noué des
        partenariats avec 17 autres musées.
        
Les
        jeux "La Joconde a
           disparu" et "MétroPol'Art".
        
        La page sur l'analyse
           des tableaux de Carpaccio et Raphaël (en milieu de page)
        
        D'autres exemples sur la page
           suivante : les impressionnistes au fil de la Seine, le
           New York d'Edward Hopper, et le Land
           art.
        [Cette
        page est la reprise, actualisée et complétée, d'un article
        écrit en septembre 2009 pour les Cahiers pédagogiques
           et
           le CRDP d'Amiens
           dans "Pour
        enseigner l’histoire des arts. Regards
        interdisciplinaires", chapitre V - Les TICE, ressources et
        outils pour l'histoire des Arts,
        collection
        Repères pour agir, paru en avril 2010 et crédité par erreur
        à un autre collègue ! Un rectificatif a été
        publié...]