

2. Une puissance
européenne.
L'affirmation de la France sur la scène internationale ne peut
plus se faire de manière isolée; pour prétendre continuer
à jouer un rôle dans les affaires du monde, face aux super-Grands
dans les années de guerre froide, puis face aux Etats-Unis, seule
superpuissance dans les années 90, la France doit intégrer
son action dans un cadre plus général, celui de l'Europe,
qu'elle a contribué à forger depuis les années 50.
Quel est le rôle joué par la France dans la construction
européenne ? Quels sont les atouts et les faiblessses de son économie
? Comment la France s'insère-t-elle dans l'économie mondiale
?
I. Un rôle
moteur dans la construction européenne.
1. Les débuts de la construction européenne.
- La CECA
(Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier)
qui nait en 1951, est une proposition française qui vise
à encadrer l'Allemagne et à placer la production
franco-allemande de charbon et d'acier sous une Haute Autorité
commune, véritable organe supranational. L'Italie et
les 3 pays du Bénélux rejoignent les pays fondateurs.
- Mais le projet de CED (Communauté
Européenne de Défense), qui prévoyait de
créer une armée commune sous l'autorité
d'un ministre européen de défense, est rejeté
en 1954 par le Parlement français, sous la double pression
communiste et gaulliste qui refusent une perte de souveraineté.
- La relance européenne vient de la CEE,
(traité de Rome, mars 1957) qui met en place un Marché
Commun, par l'abaissement progressif des droits de douane entre
les 6 pays membres.
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2. Réticences gaullistes et relance giscardienne.
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De Gaulle est favorable à l'Europe
des patries et refuse tout pas supplémentaire
vers la supranationalité, et tout système fédéral.
Son ambition est de construire une Europe-puissance, d'inspiration
sinon de direction française.
- Dans cet objectif, il privilégie les relations
franco-allemandes et signe avec le chancelier Adenauer
le traité de l'Elysée
(janvier 1963).
- Il rejette par deux fois (1963 et 1967) la candidature britannique
au Marché commun, voyant dans le Royaume-Uni un allié
trop inconditionnel des Etats-Unis. Son successeur, Georges
Pompidou accepte l'adhésion britannique en 1973.
- Après 1974, Giscard d'Estaing impulse la réunion
régulière des chefs d'Etat et de gouvernement,
la création d'un système monétaire européen
(SME), obtient l'élection au suffrage universel des
députés au Parlement européen de Strasbourg.
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3. Approfondissement et élargissement.
- F. Mitterrand, président de 1981 à 1995 favorise
l'entrée dans la CEE des pays méditerranéens
(Grèce 81, Espagne et Portugal 86) pour redonner à
la France une place centrale en Europe.
- Par le traité de Maastricht (février
1992), le gouvernement français accepte une certaine
aliénation de sa souveraineté : création
d'une monnaie commune, d'une citoyenneté européenne,
création d'une PESC (Politique Etrangère de Sécurité
Commune)
- Avec les élargissements successifs
de 1995 (Autriche, Finlande, Suède)
et surtout de 2004 (essentiellement les ex-pays
communistes de l'est européen), la France perd sa position
centrale au profit de l'Allemagne.
- En 2005, le projet de Constitution européenne,
qui prévoyait une réforme des institutions européennes
est rejeté par referendum par les Français
et les Néerlandais : critique d'une Europe trop libérale
et pas assez sociale, crainte d'une perte de souveraineté
sont les principales réticences des tenants du "non".
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L' Europe et la France : un bilan |
Compétences :
Commentaire de document. |
Durée :
10 mn |
Matériel :
- |
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II. Atouts et faiblesses d'une économie
tournée vers l'Europe.
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Si, à l'échelle mondiale la
France est devancée par les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne,
et le Royaume-Uni, elle n'en a pas moins le 5ème PIB
et son économie est largement ouverte sur le monde extérieur
:
- une forte agriculture, la plus puissante
de l'U.E, largement excédentaire et une 2ème
place pour les exportations de produits agroalimentaires
après les E-U.
- un pays industrialisé avec des
positions dominantes dans l'industrie ferroviaire (n°1),
la recherche pétrolière, l'armement (n°3),
l'aérospatial (en partenariat avec d'autres constructeurs
européens pour Airbus, Ariane (n°1), l'automobile
(n°4), la construction de centrales nucléaires
(Areva n°1), les industries du luxe : parfumerie, haute
couture, joaillerie...
- un deuxième rang mondial pour les exportations
de services : banques, assurances, ingéniérie;
depuis 1989, c'est aussi le pays qui accueille le plus de
touristes étrangers (76 millions en 2004)
- un commerce extérieur qui se situe
au 5ème rang mondial en 2004. Excédentaire
depuis une dizaine d'années, il connait un déficit
en 2005 : hausse des prix de l'énergie, mais surtout
une trop faible présence sur les marchés émergents
d'Asie et d'Amérique du sud, alors que l'Europe qui
représente les 2/3 de ses échanges n'a qu'une
croissance faible depuis 3 ans.
- des dépenses trop faibles consacrées à
la Recherche-Développement : 30
milliards €, alors que l'Allemagne leur consacre 58
Mds, le Japon 98 et les E-U 265.
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Analyse de données chiffrées sur l'économie
française |
Compétences : Prélever
des informations en provenance d'un site de vulgarisation économique
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Durée :
15 mn |
Matériel :
Connexion Internet |
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Les espaces d'une multinationale française
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Compétences : Prélever
et confronter des informations en provenance de plusieurs documents |
Durée :
20 mn |
Matériel :
- |
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